Discours du payernois du dehors M. Blaser
Monsieur l’Abbé Président,
Monsieur le Syndic,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités,
Chers membres de la jeunesse de Payerne,
Chers musiciennes et musiciens,
Et surtout Vous chers amis Tireurs…
Permettez-moi de commencer en remerciant notre cher Abbé Président, de m’avoir fait confiance pour me présenter devant vous aujourd’hui.
D’abord, de m’avoir confié l’honneur – et la responsabilité – de ce moment si particulier : le discours du Payernois du Dehors, un des nombreux symboles de ce weekend festif, rempli de traditions.
Et ensuite, je Vous remercie de m’écouter pendant ces dix minutes, car il était plus simple d’accepter d’être l’orateur aujourd’hui, il y a presqu’une année lors d’un apéro des plus standards, un verre de chasselas à la main !
Quand l’Abbé me demande si j’accepte cette belle mission, je me dis : « Oh ! avec grand honneur et j’ai le temps d’ici là, de pondre un discours de quelques pages, cela ne doit pas être très compliqué ! »
Ensuite à tête reposée, je me demande ce que je peux bien raconter, donc au programme aujourd’hui, il y aura :
Des balbutiements, un nombre incalculable de tremblement, une fatigue certaine à la suite de ce beau weekend et un état de sobriété plus que douteux !!
Être ici, devant vous, aujourd’hui, ce n’est pas rien.
Je suis un enfant de la Broye.
De ceux qui se sentent broyards jusqu’au bout des ongles.
J’ai grandi à Combremont-le-Petit, un petit village vaudois de 450 habitants qui vient d’accueillir un somptueux Giron des Jeunesses, aux confins de l’ancien district de Payerne, légèrement perdu au milieu des champs, sur le fameux plateau des Combremonts.
Un village de la Broye dans lequel un enfant grandit heureux.
J’ai fait une partie de ma scolarité à Payerne, j’ai reçu mon certificat au Temple j’ai suivi mon apprentissage un peu plus loin, dans le Nord-Vaudois, mais chaque jour inlassablement, les transports publics passent par Payerne pour retourner sur les plateaux, comme un centre névralgique ou carrément le centre de la terre.
Je suis descendu à Payerne, deux fois par semaine durant plus de dix ans, depuis que j’ai l’âge de tenir un ballon de basket dans les mains, m’entrainer au sein du magnifique club de Broye Basket.
J’ai religieusement célébré tous les Brandons depuis que j’ai l’âge (et même un peu avant),
J’ai participé à la Saint-Martin et j’y participe toujours,
Je mange les pieds de porc au Cerf,et les cuisses de grenouille au Cheval Blanc.
J’ai loupé plusieurs fois le travail le vendredi matin, à la suite d’une soirée arrosée au stand canadien lors de nos remarquables comptoirs.
J’arpente le terrain de golf des Invuardes depuis quelques années,
Et bien sûr – je suis un fier membre de la Société des tireurs à la cible de Payerne depuis environ dix ans.
C’est bon !?… C’est acceptable pour une personne qui est non-bourgeoise ou non fils de maître ? On pourrait encore juste souligner que j’ai vécu dix merveilleuses années de ma vie de jeune adulte à Payerne, sinon je ne serai pas présent aujourd’hui.
Mais je ne suis pas né à Payerne. Alors… être ici, dans ce rôle,
c’est une reconnaissance que je n’osais même pas espérer ces dernières années.
Quand je pense à ceux qui ont pris la parole avant moi pour ce discours… notaires, membre éminant de la Croix-Rouge, illustre président du club de foot local,
analyste financier et d’autres, mais que des orateurs brillants…
Moi je ne suis pas notaire,
Je n’ai pas fait le tour du monde, ni travaillé sur d’autres continents et ne peux pas vous en raconter milles et unes anecdotes, exotique ou pas, Je ne suis également pas diplomate, mais, mais j’ai deux filles en bas âge… …et ça, croyez-moi, ça forge la diplomatie.
Je ne suis peut-être pas le plus illustre, mais si on me demande d’où je me sens, d’où je viens, que ce soit lors d’un rendezvous professionnel ou lorsque je suis à l’étranger, comme en Valais ou en SuisseAllemande, je réponds sans hésiter : « I rume ousem Broyertal bi Payerne ! » Ou en français, je viens de la Broye vers Payerne ! On a 50% de chance que ça fasse mouche chez nos amis Suisse-Alémanique, car la moitié, a effectué leur service militaire à Payerne, et l’autre envahit notre bord du Lac chaque été…
Je suis Broyard et c’est peut-être ce petit point commun, ce fil rouge discret mais solide, qui nous relie tous ici aujourd’hui.
Venir de la Broye, c’est aimer la simplicité.
Pendant que d’autres ne jurent que par des stations de ski à la mode, des grands vins, des événements où il est nécessaire de se montrer et publier des contenus des plus importants sur les réseaux sociaux.
Nous, Broyard, on aime ce qui est simple, ce qui est bonnard : le lac, les dimanches à pédzer en famille, l’apéro après la déchetterie, aller voir le match du club de foot du village et croiser des connaissances et amis et pourquoi pas, boire un verre avec eux.
J’aurais pu également parler de notre brouillard de novembre…..
mais, malheureusement on en a plus, ce qui ne nous empêche pas de rester débrouillard.
Cette simplicité, elle m’accompagne constamment Dans mon activité de jeune entrepreneur notamment.
En tant qu’ingénieur et suivant la typologie des projets urbains que j’accompagne, je rencontre surtout sur l’arc lémanique ou dans notre chère capitale cantonale, des gens très formels, très brillants, mais également très gonflants… …et très anglophones dans le vocabulaire.
Des mots compliqués, une surenchère pour paraitre le plus sophistiqué des concepts gonflés et souvent peu économes.
Alors moi, j’ai décidé d’être simple. En toute occasion, dans toutes les régions.
Avec mes mots, avec mon accent.
Et au fil du temps, j’ai découvert que c’était une force.
Être clair, sans prétention, sans poudre aux yeux.
Comme on le fait ici, dans la Broye.
Et cette simplicité va de pair avec quelque chose d’encore plus précieux : l’authenticité.
Notre manière de parler, notre patois, mélange de vaudois et de fribourgeois.
Notre bon sens, notre chaleur, notre force à rassembler, notre capacité à rendre chaque occasion conviviale.
Nous, les Broyards, on va à l’essentiel.
Et surtout… on ne le fait jamais seuls.
Et puis, bien entendu, il y a la force de notre communauté.
Alors qu’on a tendance à dire que les jeunes d’aujourd’hui « c’est plus ce que c’était » Que le désengagement des citoyens est grandissant
Que l’on devient tous des égoïstes
Je fais partie de la Société des Tireurs à la cible, avec ses nombreux bénévoles.
Et ce que je vois ici,
ce n’est pas du désengagement…
c’est une communauté vivante, forte, solidaire.
Nos sociétés locales – de tir, de musique, de jeunesse, de ski, de chant
Ce sont des portes d’entrée.
Des lieux d’ancrage.
Des lieux d’intégration.
Moi, gamin de Combremont-le-Petit, pur produit de l’immigration Suisse-Allemande des années 1980
je suis ici aujourd’hui grâce à ça. Et puis, il y a nos traditions.
Pas pour les figer.
Mais parce qu’en ces temps changeants, il faut savoir d’où l’on vient, pour savoir où l’on va.
Cet adage résonne encore plus fort à l’heure où certaines personnes essaient par tous les moyens d’ébranler nos traditions et nos coutumes, à des fins personnelles ou politiques. Ces idéologies de la pensée unique qui aujourd’hui frappent à nos Vitrines, aimeraient supprimer les fondements de nos sociétés.
Tandis qu’au contraire, nos traditions, c’est un socle commun.
Quelque chose de solide, de respecté, de consensuel.
Sur lequel on peut, mais on se doit, de bâtir notre avenir.
Alors si je devais formuler un vœu, ce serait celui-ci :
Que notre Fête du Tir Payernoise continue encore longtemps.
Qu’elle reste fière de ses racines, ouverte dans son esprit, et vivante dans sa pratique.
Qu’elle continue à rassembler, à faire vibrer notre région, notre belle ville,
à travers les générations,
les membres et ses amis, qu’elle puisse être une porte d’entrée, d’intégration réussie pour les futures générations
Et surtout… qu’on continue de la fêter comme il se doit.
Donc il est logique, pour ma part, de terminer en souhaitant longue vie au Tirage et à la société des Tireurs à la cible, ainsi que toutes nos sociétés locales, qu’elles continuent à effectuer un travail social remarquable encore longtemps,
Vive la Société des Tireurs à la Cible de Payerne, Vive la Suisse, Vive la Broye et surtout Vive Payerne