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TIRAGE 2022
Discours du payernois du dehors | Olivier Ropraz « Roro »

Discours du payernois du dehors

Payernois du dehors / 286ème tirage

 

Monsieur l’abbé président,
Messieurs les membres du conseil,
Mesdames et messieurs les invités,
Chères musiciennes et chers musiciens,
Chers membres de la jeunesse,
Et vous chers amis tireurs,

 

J’adresse mes remerciements au conseil pour l’honneur qui m’a été fait en ce jour de tirage et j’espère être a la hauteur de la mission qui m’a été confiée. J’espère surtout qu’ils ne vont pas le regretter.

J’ai une confession à vous faire…
Il y’a de ça quelques mois, j’ai pensé que, peut-être, éventuellement, par un pur hasard, suite à une votation démocratique au sein de notre vénérable société, j’aurais pu être remplacé par une jeune « adélaïde » de l’extérieur fraîchement intronisée !
Comme il n’en n’est rien, la tradition masculine étant pour le moment sauvegardée, je peux donc m’exprimer sans aucune arrière pensée.

Chers amis tireurs, après un grand africain de Winterthur, un globetrotter staviacois et un corçallin de notre favela, il était temps de donner la parole à un autre payernois vivant dans un pays en voie de développement… moi, le Roro du Jura !

Aaah le Jurrrra ! Certains qui ne me connaissent pas doivent se demander…mais qu’est-ce qu’il a bien pu aller faire par là-bas ?

Il est clair que ma vie en terre de rauracie n’est pas aussi exotique que les aventures de mes amis Fred à Maurice où Yannick en Afrique, mais je vais quand même prendre le temps de vous en parler.

Je m’en sors bien, moi le vaudois avec ma Julie du jura. Jeune fille rencontrée a la saint-martin du côté de Chevenez, au bar des trois petits cochons…pour un payernois, ça ne s’invente pas !

Autant vous dire que je n’avais peur de rien avec ma future belle famille. un pari risqué pour l’olivier !

Inutile de vous rappeler que les jurassiens savent se montrer chauds bouillants ! Et pas uniquement pour les matchs du HA Ajoie, mais également dès qu’on touche à leur famille ou à leur patrimoine.

En effet, lors de leur combat pour l’indépendance du canton, ils ont su montrer une certaine maîtrise des armes à feu, des explosifs, du passage à tabac et du saccage de maisons. Mais rien de tout ça avec moi… je ne suis pas bernois !

Depuis que j’ai suivi ma bien aimée en terre salixienne, j’ai repeuplé la commune de trois jolis petits bouchons vaudois.

De ce fait, la photo de grand-papa dans chaque foyer s’apprête à être changée et il y’a enfin un troisième nom de famille différent qui horne les boîtes aux lettres du village.

Dans mon bled, c’est un peu comme à Forel ou à Montbrell’ !

Malgré mon statut « d’étranger », j’ai été fort bien intégré au sein de la population villageoise. Ceci, essentiellement grâce à mes contributions fiscales !

Pour preuves, depuis que j’ai déposé mes papiers à Saulcy, l’eau courante et l’électricité ont été installées, la step a été rénovée et le canton a même réussi à construire des autoroutes !

Tenez-vous bien, les seules voies rapides de suisse sur lesquelles on est autorisé a rouler en tracteur !

De quoi rendre Foncet ou Bibi, noir de jalousie !

Trève de plaisanterie, dans l’jura, il y fait bon vivre et je retrouve ces valeurs terriennes qui sont les nôtres ici à Payerne. Sauf peut-être lorsqu’on se balade un samedi soir, à la rue de la gare !

Voici quelques fausses vérités sur les jurassiens que je souhaitais un peu dissiper.

Non, mon canton d’adoption n’est pas habité que par des Gilles Surchat ou des Jean-Bernard Prêtre. Il y’a certes quelques drôles d’oiseaux, mais pas plus qu’ici en cuisine ou dans nos hameaux. On y croise très souvent des chevaux mais pas de poney dans les bistrots !

Non, dans le jura, on n’y fait pas la saint-martin toute l’année et on n’y mange pas que des spaghettis aux oignons. On y cuisine aussi de la friture de carpe et de très bons steaks de cheval des franches-montagnes.

A défaut de les monter, les cocos, on peut aussi les ruper.

Non, de Porrentruy à la courtine on ne boit pas que d’la damassine.

Mais je vous préviens, si un jour vous êtes tentés de goûter au vin jurassien, c’est à vos risques et périls…un peu comme pour le blanc corçallin !

Non, fumer des clopes dans les bistrots n’est en principe pas autorisé, sauf dans certains lieux comme le café du battoir à Boncourt ! établissement bien connu et voisin d’un pays frontalier, quelque peu mal habité…

Depuis la pandémie, fini le temps ou les parents des villes emmenaient leurs gamins en vacances au camping du cras des mottes uniquement pour les punir.

Notre canton recelle d’endroits magnifiques et d’attraits touristiques que je vous invite a venir découvrir. Des bords sauvages du Doubs à la fraicheur des franches-montagnes, une multitude d’activités s’offriront à vous et ne manqueront pas de vous divertir.

 Y’a d’la joie dans l’jura ! Alors pouédé, v’nez beuiller !

Après tous ces clichés, je dois vous avouer que déménager au pays de la tête de moine et de la saucisse d’Ajoie fût relativement facile pour moi.

En effet, j’ai toujours pu m’adapter aux situations extrêmes en regard à mes dix années passées au sein du CDM.

Autant vous dire que de supporter Vinvin et organiser les brandons ces dernières années, c’est un peu comme tenir pour le LHC ou faire le tirage avec les hiboux imbibés !

Justement, mes chers hiboux, ces quelques lignes vous sont dédiées, en mémoire de nos bons souvenirs partagés.

Après une soirée du tirage bien arrosée, maître hibou avait sa betatze bien vidée ;

 Kiki l’eut crû, même plus Vincent-Tim pour payer le taxi du retour, afin d’éviter que Markus ne se pèle le mour ;

 Au réveil, même après un Roro de modzon, le dimanche matin, il n’est vraiment pas très Mignon ;

 C’est la tête dans le Cucu qu’aux résultats il s’est rendu ;

 Vite un gros Mimi de couronné pour la demoiselle qui le recouvre de lauriers ;

 Une panache droit bas, et même le badre marche au pas,

 En un saut de puce et à vive allure, l’oiseau foncet en direction du banquet mais sans oublier de faire son arrêt au café du secret après avoir avalé les moultes désirées que ce bon Joston avait achetées ;

 Il écouta sagement le speech, non pas de ce garnement de Mitch, mais de son ami payernois exilé, venu spécialement le saluer !

 Après cet hommage, une tournée, le hibou aura bien mérité !

Chers amis tireurs, même exilé en terre jurassienne, ma bonne vieille ville de Payerne fait partie de moi. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je n’admire le tableau de notre belle abbatiale.

Etre payernois, ce n’est pas seulement vivre dans la cité de la reine berthe, mais plutôt une question d’ADN et de cœur !

Soyez toujours fiers de notre belle ville et de notre région.

Le tirage comme les brandons, sont plus que des fêtes… c’est une religion ! D’ailleurs la prochaine procession des brandons aura lieu du 24 au 27 février. D’ici-là, n’oubliez pas de vous confesser !

Chers amis tireurs, quoi qu’il advienne à l’avenir, restons unis et surtout soyons à la hauteur de nos coutumes. Nous avons la chance de faire partie d’une merveilleuse société qui, par vents et marées, continue de perpétrer depuis des générations de belles traditions ! Traditions qui peuvent plaire…ou non !

Le tirage a 286 ans et comme vous, chers amis tireurs, il est toujours aussi vaillant.

Je terminerai simplement par vous dire … qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va !

Merci de votre attention et surtout… potché vô bi !

 

Vive la Suisse,
Vive les cantons de Vaud et du Jura,
Vive Payerne !

Olivier Ropraz « Roro »