Du 2ème centenaire à aujourd'hui
Vers les années sombres (1936-1939)
1936 : La noble Société des Tireurs à la Cible commémore le 200e anniversaire de sa fondation.
Le stock d’affiches du Tirage étant épuisé, le conseil ouvrit un concours pour la réalisation de la suivante; il était réservé uniquement aux membres de la société; ce fut le projet d’André Vuilleumier qui l’emporta et gagna le prix de 20.- francs attribué au vainqueur.
L’assemblée ordinaire de mars décida que chaque participant au tirage recevrait une médaille-souvenir choisie par le conseil; une somme de 1900.- francs était affectée au paiement des points (4,5 centimes le point).
La manifestation du 2e centenaire se déroula simplement, mais dignement, comme l’exigeait l’époque de crise que traversait notre pays; à la fin du banquet du dimanche 16 août, les circonstances du moment donnèrent un peu plus d’importance aux deux discours traditionnels; le président Henri Husson comme James Frossard, qui prononça le toast à la patrie, insistèrent sur la dureté et la gravité des temps d’alors; en effet, l’Allemagne, se moquant des alliés, ses anciens adversaires, venait de dénoncer le traité de Locarno (1925) et ses troupes, en violation de celui de versailles de 1919, avaient réoccupé la zone démilitarisée de Rhénanie; ce coup de force du chancelier Hitler mettait – déjà – l’europe devant le fait accompli; d’autres allaient suivre, malheureusement plus graves encore…
Le président eut aussi le plaisir de remettre en témoignage de reconnaissance la médaille-souvenir à deux non-membres de la société, l’une à Eugène Sottaz, chef cibarre depuis trente ans, l’autre à Albert Burmeister, pour ses recherches historiques sur notre chère « abbaye ».
La réussite de ce Tirage eût été brillante – jamais les tireurs n’étaient venus aussi nombreux – sans le malencontreux et très violent orage du dimanche après-midi, alors que la fête battait son plein; ce fut une belle panique: les fragiles constructions des forains brisées, inondées, la foule s’entassant au casino-stand et au pont de danse, des dames réfugiées sur des tables, le sol étant couvert de 20 centimètres d’eau; un tableau lamentable, triste fin d’une journée si bien commencée, mais également une perte de gain de plus de 1000.- francs pour la société, car la commission des forains fut bien obligée de consentir des rabais aux propriétaires des divers métiers installés sur la place de fête.
Il est à relever aussi que cette commission avait de la peine à engager des forains, qui souffraient également de la crise générale du moment et se plaignaient des prix élevés de l’électricité et du camionnage sur notre place.
Un geste sympathique: pour la fête cantonale des chanteurs vaudois en mai 1937, les tireurs à la cible mettaient gratuitement à la disposition du comité d’organisation les terrains de la Promenade qui seront utilisés comme place de fête par les forains; mais les organisateurs devront payer au propriétaire la contre-valeur du foin et remettre le terrain en état la fête terminée.
Quant au subside de 100.- francs alloué jusqu’alors par la commune, il était supprimé dans le budget de l’année suivante !
1937 : Cette année-là, lors d’une longue assemblée générale extraordinaire, les sociétaires présents refusèrent d’accorder au conseil, en votant au bulletin secret, un crédit de 17’500.- francs (62 non contre 54 oui) pour la réfection jugée urgente des immeubles du pré du château, surtout le pont de danse (toiture, plancher, podium) et aussi le casino-stand (ancien pas de tir).
Une autre décision de cette même assemblée: plusieurs membres désirant changer le menu trop traditionnel du banquet du Tirage, voici celui proposé par le conseil: potage à la reine, petit vol au vent, rôti de porc, macédoine de légumes, pommes vapeur, dessert et une bouteille de vin pour deux personnes; son prix: 4.- francs !
A l’issue de la partie officielle de ce banquet eut lieu le baptême du drapeau de la jeune broyarde qui lui fut remis par les sociétés marraines: les tireurs à la cible et la broyarde; après un cortège en ville, une réception suivit à l’hôtel de l’ours, local de la société en fête.
1938 : C’est la réfection complète du pont de danse construit il y a plus d’un demi-siècle; certains membres de la commission financière nommée à cette occasion proposaient de surseoir à l’exécution des travaux, les dettes de la société se montant alors à près de 11’000.- francs. Mais les sociétaires approuveront la proposition du conseil de les entreprendre de suite. La rénovation coûtera environ 12’500.- francs soit 1500.- francs de plus que le crédit accordé. Mais une kermesse avec bal sera organisée le dimanche 7 août, jour de l’inauguration; elle rapportera près de 700.- francs de bénéfice ce qui diminuera d’autant le dépassement de la facture des travaux. Mais la société avait dû contracter un emprunt hypothécaire de 22’000.- francs pour faire face à ses obligations.
Une mauvaise nouvelle: suite à de dangereux ricochets provenant d’un petit mur placé devant la ciblerie, des balles sont tombées à Vers-chez-Savary lors des tirs d’une école de recrues; le département militaire vaudois a ordonné la fermeture du stand du Vernez.
L’utilisation fut de nouveau accordée quelques semaines plus tard, les travaux de protection nécessaires étant achevés.
Cette même année verra aussi l’installation de deux cibles à 50 mètres pour tirer au petit calibre, ce genre de tir prenant de l’extension un peu partout.
1939 : Excellente idée de faire participer au cortège du dimanche du tirage une section de l’école de recrues d’aviation en ces temps troublés où notre armée et notre peuple ne devaient faire qu’un… Malgré une situation internationale de plus en plus préoccupante et un temps pluvieux, cette dernière fête de l’entre-deux guerres se déroula tout à fait normalement.
Mais le 2 septembre, c’était la mobilisation générale et beaucoup de nos membres « ayant mis leurs cartouchières ne seront plus que ces soldats bien appuyés à la frontière tout le temps qu’il faudra » (d’après une chanson de l’époque de m. Budry et p. Kaelin). Pour eux se succéderont alors, plus de cinq années durant, les longues relèves pendant lesquelles le mot d’ordre sera « tenir »…
Dans sa dernière séance de l’année, le conseil décida de verser 50.- francs au fonds spécial du noël du soldat; l’état des finances ne permettait pas de remettre un cadeau à chaque sociétaire mobilisé, ce qui avait été fait en 1914.
Le monde est en guerre (1940-1945)
Durant ces années – encore en mémoire de ceux qui les vécurent – lors de l’assemblée générale du 3 janvier, le président adressait un salut tout spécial aux membres mobilisés, faisait un tour d’horizon de la situation en europe et dans le monde, rendait hommage à notre armée et son général qui demeuraient vigilants dans la tourmente et demandait pour notre pays la protection du tout-puissant.
1940 : Un vrai serpent de mer: de nouveaux ennuis à la ciblerie de notre stand, des ricochets continuant de se produire et mettant en danger des habitants de Vers-chez-Savary; en effet, les travaux effectués à plusieurs reprises n’ont pas abouti à une amélioration de la situation et d’autres mesures de sécurité doivent être envisagées; ce qui a été fait.
Chacun aurait désiré maintenir le programme traditionnel de notre Tirage, malgré les temps troublés que nous vivions alors et qui devaient nous inciter à une réduction de nos plaisirs; sage décision: le tir de société se déroula le dimanche, sans aucune autre manifestation.
1941 : Un Tirage normal; mais, et en dérogation à nos traditions, à l’assemblée du samedi matin, Henri Givel est fêté car il y a 50 ans qu’il est entré dans la société; il a aussi rendu à la cause du tir et à sa ville de Payerne d’appréciables services ayant été notre représentant dans les comités cantonal et fédéral.
1942 : Encore un tirage traditionnel; sur proposition du conseil, les sociétaires acceptent une adjonction à l’article 34 des statuts en n’obligeant plus les fils de maîtres et les bourgeois de payerne à être domiciliés dans la commune depuis un an au moins pour être admis dans la société; cette dernière adhérait également à la nouvelle fédération vaudoise des abbayes qui venait d’être créée.
Notre société comptant alors un peu plus de 400 membres, la proposition suivante du conseil est également approuvée: porter à 2 ans la période de « hors concours », de façon à donner satisfaction aux éternels « viennent ensuite » du classement… Et à agrandir le cercle des élus.
1943 : Faute de munition, aucun tir ne put être organisé cette année-là; mais, et pour ne pas abandonner complètement la tradition, il y eut tout de même le dimanche cortège, banquet et fête foraine.
1944 : Un Tirage selon la tradition; mais la faible dotation de cartouches ne permettra qu’un tir de société de 6 coups, marqués sur cible à 100 points.
Le dimanche verra surtout la commémoration très réussie du 600e anniversaire du traité de combourgeoisie entre Payerne et Berne.
Deux chars à pont avaient d’abord conduit 20 tireurs bernois et 20 tireurs payernois au stand où ils se mesurèrent dans un tir avec des armes à silex du bon vieux temps, pour beaucoup un exercice nouveau et qui donna des résultats sur lesquels il vaut mieux ne pas insister !
Au cortège, chacun put admirer, à côté d’autres groupes, le contingent des tireurs bernois en uniformes du temps des guerres de bourgogne et dont le banneret portait, à la façon ancienne, le grand drapeau sur l’épaule. Quant au contingent payernois, formé de piquiers, de hallebardiers et d’arbalétriers, il rappelait celui qui avait participé à la bataille de morat en 1476.
Une médaille spéciale avait été frappée à cette occasion et chaque sociétaire pouvait l’obtenir pour 3,50 francs.
1945 : Dès le début de l’année, chacun se rend compte que la fin de la guerre est pour bientôt, car le reich hitlérien est pris dans l’étau des alliés; et, en mai, l’Allemagne capitulera sans condition. Fidèle à son serment, ferme à son poste, notre armée avait rempli sa mission…
Le Tirage se déroula dans la joie de la paix retrouvée; mais, pour la deuxième fois, chaque tireur ne disposa que de 6 coups marqués sur cible à 100 points comme l’année précédente.
Lors du banquet (menu: 7,30 francs), les participants adressèrent au général Guisan un témoignage de reconnaissance à l’occasion de « l’hommage aux drapeaux » qui avait lieu à Berne le jour même et qui marquait la fin du service actif 1939-1945.
Dans le livre des procès-verbaux figure la réponse du commandant en chef de notre armée:
« au quartier général – 20 août 1945 – parmi les nombreux témoignages qui me parviennent à l’occasion de la remise de mon commandement, le vôtre m’a particulièrement touché. Je vous remercie vivement de votre attention et vous adresse mes messages reconnaissants. général guisan ».
L'après-guerre (1946-1986)
Depuis la fin de la 2e guerre mondiale et jusqu’en cette année anniversaire, telle une vénérable et paisible vieille dame, la société des tireurs à la cible est restée fidèle à son passé, à l’esprit des anciens et aux traditions de notre bonne ville.
1946 : Le tir de société comprend à nouveau 20 cartouches et 2 coups d’essai; mais le nombre des tireurs augmentant sans cesse (près de 350), il est devenu nécessaire de limiter le temps (10 minutes pour une passe de 10 coups) et d’utiliser des rangeurs. Les points seront payés 5 centimes, la 1ère mouche 1.- franc; prix de la carte de fête: 13,30 francs.
1948 : Il y eut cette année-là de nombreuses séances du conseil (le rédacteur de cette notice en faisait alors partie) et une assemblée générale extraordinaire; en effet, l’état des façades du casino-stand, plus encore celui de la partie « ancien pas de tir », la vétusté des installations électriques, des égouts imposaient une prompte rénovation; ce qui fut décidé après de très longues discussions. Les travaux coûtèrent environ 30’000.- francs, nécessitant une sérieuse augmentation de la dette hypothécaire de la société qui passa alors de 17’000- à 40’000- francs.
Lors de l’assemblée extraordinaire, il fut même proposé de créer au-dessus du pas de tir, et sans grands frais, un local de réunion du conseil, où ce dernier pourrait siéger paisiblement et à l’abri des foudres de la préfecture… L’usage des pétards était déjà interdit… Surtout la nuit après la dégustation des vins servis lors du Tirage précédent ! Et croyez-moi, pour l’époque, l’amende fut salée !
1949 : Une modification d’un article de nos statuts: pour être admis comme sociétaire, il faut être domicilié dans la commune de Payerne depuis 3 ans au moins; bien entendu, cette disposition ne concerne pas les fils de sociétaires et les bourgeois.
1950 : Traditionnellement le Tirage a lieu le 3e dimanche d’août; mais cette année-là il aura lieu une semaine plus tôt, suite à l’entrée en service les 19, 20 et 21 des troupes de la 1ère division et de plusieurs autres unités.
1953 : L’assemblée ordinaire de mars approuve la proposition du conseil d’installer au stand un système de signaux lumineux et l’électricité; coût total: environ 6000 – francs.
1956 : On en revient au menu dit « traditionnel » pour le banquet du tirage: haricots, pommes de terre, jambon, lard, saucisson, fromage au dessert et une bouteille de vin pour deux personnes; son prix, service compris: 8,20 francs.
1957 : La nouvelle bannière de la société (auteur: Jean-Louis Monney) est inaugurée le dimanche matin du Tirage pendant le culte; l’ancienne sera déposée au musée le même soir.
1963 : Avec l’élection d’un président habitant les hameaux (Etrabloz) disparaît une ancienne et sympathique tradition: celle de la prise et de la remise du drapeau devant le domicile présidentiel; dorénavant, ces cérémonies auxquelles chacun tient se dérouleront au coeur de notre cité sur la très belle place du tribunal.
1964 : La première assemblée de l’année aura lieu le 4 janvier, notre commune ayant enseveli le 3 son syndic Albert Cornamusaz.
1965 : Des modifications importantes des statuts sont admises lors de l’assemblée ordinaire de mars; elles concernent surtout l’augmentation des membres du conseil et les marques distinctives qu’ils porteront:
– le président: un brassard rouge et argent, à noeud et franges or.
– les présidents des commissions: un brassard rouge et argent, avec rosace distinctive de leur commission.
– les autres membres du conseil: un brassard blanc et rouge, avec rosace distinctive de leur commission, soit:
A) bureau et banneret: rosace rouge et blanche.
B) commission de tir: rosace verte.
C) commission des forains: rosace jaune.
D) commission de danse: rosace bleue.
– l’huissier: un brassard rouge.
1966 : Réunie en assemblée générale extraordinaire, la Société des Tireurs à la Cible concède pour une durée de 100 ans un droit de superficie sur la parcelle dont elle est propriétaire au « pré du château » à la société anonyme « grande salle, Payerne s.a. ». Vous le savez: une grande salle ne verra jamais le jour à cet endroit…
1969 : De nouvelles réfections et transformations sont nécessaires au stand et à la ciblerie du Vernez; pour le tir de société, les cibles auront dorénavant 1 mètre de diamètre et non plus 1,50 mètre… Ce qui ne sera pas à l’avantage des tireurs moyens !
1970 : Encore un témoin du passé qui s’en va: en avril, l’école de recrues pa de Genève démolit le casino-stand.
De ce fait, et durant quelques années, les assemblées du samedi matin du Tirage auront lieu dans une cantine spécialement construite pour chaque fête; celles de mars se dérouleront au Tribunal; elles continuent de l’être en cet endroit.
1972 : Dans le procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire du 3 janvier figure pour la 1ère fois le titre « abbé-président ».
1977 : L’assemblée générale ordinaire de mars décide l’attribution d’une couronne de laurier-argent au « roi du tir aux coups profonds » à la place d’un fanion.
En outre, une channe vaudoise dédicacée sera offerte au « roi du tir au classement aux points ».
Lors de la toujours courte assemblée du samedi du Tirage, et c’était à prévoir, il ne fallut pas longtemps aux « mâles tireurs » présents pour refuser l’admission de deux dames dans la société !
1978 : Dès cette année, au tir de société, les points seront payés 10 centimes et la première mouche 2.- francs. Mais il y aura aussi – et ceci compense cela – une nouvelle adaptation du prix de la carte de fête.
Et l’assemblée traditionnelle du matin du Tirage se tiendra pour la 1ère fois à la toute nouvelle halle des fêtes, très proche de notre place de fête.
1979 : Le samedi matin de notre fête annuelle, peu avant la prise du drapeau, un vent de révolte a soufflé sur quatre sociétaires; pourquoi cette soudaine et regrettable contestation ? La raison en est simple: la situation financière de la société étant à nouveau fort bonne, il avait été décidé, pour donner plus d’éclat à nos cortèges, de confectionner un costume pour le banneret et ses gardes; une commission avait été chargée de l’étude et la proposition qu’elle présenta avait été admise d’équiper le banneret d’un tricorne et d’une cape avec, sur le dos, l’armoirie de Payerne; quant aux gardes, ils auraient aussi un tricorne, et seulement une cravate rouge et blanche, ce qu’ils refusèrent de porter ce jour-là; ce comportement inadmissible fit, bien sûr, « du bruit dans landerneau » des tireurs… Mais, afin de satisfaire chacun, les quatre gardes porteront bientôt… une demi-cape.
1981 : Une nouvelle révision partielle des statuts est admise; de toute façon une réimpression de ceux de 1965 était nécessaire et quelques modifications ou précisions s’imposaient. Certains membres auraient voulu appeler les présidents des trois commissions 1er, 2e et 3e lieutenants d’abbé; ils ne réussirent pas à imposer leur proposition.
Une autre décision importante fut prise cette année-là lors d’une assemblée générale extraordinaire: octroyer un droit de superficie à la commune de Payerne qui était dans l’obligation de construire un poste de commandement destiné à la protection civile; ce dernier sera construit en sous-sol à l’extrémité nord de notre terrain du pré du château; notre place de fête sera goudronnée sur toute sa surface, avantage non négligeable lorsque le tirage se déroule par temps pluvieux.
Tous ces travaux seront terminés en 1985.
1982 : Les tireurs étant toujours plus nombreux à prendre part à la prise du drapeau le samedi matin du tirage, dès cette année, ils s’aligneront non plus sur deux rangs, selon la très ancienne habitude, mais sur quatre rangs. Une preuve de plus de la vitalité de la société.
Mais en même temps, le prix de la carte de fête grimpe… Grimpe aussi: il est porté à 45.- francs.
1983 : Vu le surcroît de son travail, le nombre des membres de la commission de tir passe de 11 à 14; le conseil comprend dès lors 17 membres.
1984 : Du 5 au 15 juillet, grande est l’animation dans les stands de notre région, les sociétés de tir de Payerne ayant organisé le 49e tir cantonal vaudois. Aux côtés du président Pierre Savary, conseiller national, beaucoup de nos membres firent partie des diverses commissions et des bureaux, contribuant ainsi à la réussite complète de cette grande manifestation cantonale qui vit accourir dans nos murs des milliers de tireurs de la suisse entière.
A la cible « abbaye », notre société obtint le 10e rang sur 130 avec une moyenne de 53,344 points calculée sur les 29 meilleurs résultats; un flot d’or accroché à notre bannière…
1986 : Année du 250e anniversaire
Pour en rappeler le souvenir, tout sociétaire qui accomplira le tir de société, ou prendra la carte de fête complète, recevra un gobelet en étain avec une gravure à l’emblème des tireurs à la cible et la présente plaquette.
17 août, dimanche matin du Tirage: après un service oecuménique à l’abbatiale et la proclamation des résultats du tir de société, un cortège historique parcourra les rues de notre cité; il comprendra spécialement quelques groupes costumés qui représenteront à peu près tous les demi-siècles de la vie passée des tireurs à la cible; le premier groupe sera celui invité de la milice de Grandcour, la plus ancienne « abbaye » de notre canton fondée en 1381; quant au dernier groupe, celui de l’avenir, du 300e anniversaire, il sera composé des enfants de nos écoles.
Pour le tir de société, les tireurs disposeront de 2 coups d’essai et 10 coups marqués à 10 points; chacun pourra encore tirer 3 coups supplémentaires à 100 points, à effectuer sans sortir de stalle, ces 3 derniers coups seront appelés « dons d’honneur » et cette passe sera dotée de prix sous forme de channes vaudoises.
Mais, en raison des nombreux frais occasionnés par la célébration du 250e anniversaire (quelque 80’000.- francs), les sociétaires ont accepté de renoncer au paiement des points et de la 1ère mouche. Un geste sympathique qui mérite d’être souligné ici.
Et si le beau temps nous tient compagnie, la fête sera belle…
Relevons enfin que depuis quelques années, lors du banquet du tirage, une distinction est remise au doyen de la société et au sociétaire le plus âgé ayant effectué son tir.
Belle preuve de vitalité: notre société compte actuellement plus de 900 membres…
Vers le XXIE siècle
De quoi demain sera-t-il fait ? Nul ne le sait… Alors que de nombreux conflits continuent d’ensanglanter plusieurs régions de notre globe, que des millions d’hommes et de femmes se battent pour conserver ou retrouver leur liberté, nous avons encore le grand bonheur de vivre dans la paix et de l’apprécier pleinement; il est bon de se rappeler que la société des tireurs à la cible maintient maintenant depuis deux siècles et demi l’amour de notre cité en réunissant chaque année la grande famille payernoise autour de l’abbatiale, tout en cherchant aussi à développer le goût du tir; notre devise est et reste: « nos plaisirs sont les armes ».
Rappelons-nous aussi que nous pouvons toujours nous appuyer sur les valeurs sûres que nous ont laissées nos ancêtres, ces valeurs si chères à tous les membres de notre société. Maintenons donc cette tradition de fraternité et d’amour envers payerne et notre patrie suisse.
Ainsi la société des tireurs à la cible célébrera longtemps encore et dans la joie son tirage annuel, où le seul discours, lors du banquet officiel, est le toast à la patrie que prononce « un payernois du dehors » et qui débute, à l’assemblée du samedi matin, par cette émouvante prière:
Dieu, notre père, dans ta bonté. Tu nous rassembles une nouvelle fois ce matin. Grâce à toi nous sommes ici dans la joie de l’amitié, et dans la reconnaissance pour le pays que tu nous confies. Demeure parmi nous. Ecarte de cette assemblée toute tension ou discorde, afin que nous puissions ensemble veiller au bien et à la paix de notre patrie. Bénis cette journée pour nous, pour chacune de nos familles, pour notre ville et nos hameaux. Nous te le demandons au nom de ton fils jésus-christ. Amen
N’est-ce pas là, chers sociétaires et amis tireurs, notre voeu à tous ? En avant donc vers le 3e centenaire…