Discours du payernois du dehors M. Pradervand
Monsieur L’Abbé Président,
Messieurs les Membres du Conseil,
Madame et Messieurs les représentants des autorités cantonales et communales,
Mesdame et Messieurs les invités
Et vous tous… Chers amis Tireurs !
Devant moi, Francois- Vincent Pradervand, Notaire de son Etat, se tient ce jour dimanche 18 août 2024 une magnifique délégation de notre vénérable société des Tireurs à la Cible de Payerne…
Vous l’aurez compris, dans mon métier plus c’est long plus c’est cher… Mais ne vous inquiétez pas, il est de coutume que le mandant honore la facture, il revient donc à notre ancien Abbé d’assumer ses responsabilités… Quelle idée de prendre un notaire pour animer le banquet du tirage…
Ceux qui me connaissent le savent, certains l’ont appris en lisant ma courte biographie parue dans la presse locale et les autres en sauront davantage au terme de ces prochaines minutes. Je suis effectivement ce que l’on peut appeler un Payernois-du-dehors pure souche. Mon attachement initial à la région et à ses traditions est dû à mon père Jacques-François, et à ses très fortes attaches locales, père qui a réussi le pari de rattacher à sa région et à ses traditions, ses deux fils, bravo merci à toi Papa !
Je n’ai en effet jamais vécu à proprement parler à Payerne pourtant je suis malgré tout très lié à cette région chère à mon cœur résolument rouge et blanc.
Ceci dit, il faut un peu plus qu’un nom et une origine pour se rattacher à une région.
Effectivement, deux valeurs trouvant leurs origines littérales dans le mot Tirage contribuent très largement pour ne pas dire exclusivement à mon attachement à notre belle enclave vaudoise, la Tradition, pour la lettre T et L’Amitié pour la lettre A.
La tradition, pour commencer par elle, tient une place fondamentale dans notre Abbaye puisque nous fêtons cette année sa deux-cent-huitante-huitième édition. Pour comprendre un peu mieux le sens de ce terme je suis allé chercher une définition qui vaut ce qu’elle vaut mais qui est assez explicite : « la tradition est une pratique transmise de siècles en siècles, originellement par la parole ou par l’exemple ». En écoutant ces quelques mots je suis persuadé que tout comme moi chacun d’entre vous revoit une série de souvenirs émerger de ses derniers tirages, des images peut-être également véhiculées par nos pères, nos grands-pères ou nos amis alors que nous étions de simples spectateurs. Les yeux remplis d’étoiles en les voyant défiler décorés ou non, égayés et fatigué par une pénible journée de tir ou par un long banquet… Chacun retiendra ce qui lui plaira.
Parmi ses traditions que nous connaissons tous, j’en retiendrai deux. La première est l’admission des nouveaux membres et en particulier lors de la deux cent soixantième édition du tirage en 1996 qui a vu une équipe de jeunes membres, tout valeureux étaient-t-ils, laisser transparaître une certaine fébrilité en montant sur scène à l’appel de leur nom. En revoyant une photo de la presse 28 au plus tard merci Monsieur Thürler, j’ai pu constater que cette année-là les nouveaux membres, dans leur quasi-totalité, ont formé La célébrissime Petite Commission, j’y reviendrai plus tard. La seconde tradition que j’affectionne particulièrement et le réveil de la ville le samedi matin grâce à notre équipe d’artificiers, merci à vous Messieurs, et naturellement notre chère Adélaïde. À ce propos j’ai toutefois eu dernièrement de la peine à expliquer à ma femme, une Chaux-de-fonnière pure souche qui n’a que moi comme point d’attache à Payerne, …ce qui n’est déjà pas rien vous me direz…, que j’avais grand plaisir à me réveiller au son de l’Adélaïde le samedi matin du Tirage. Si elle trouvait l’idée saugrenue durant ses 17-18 dernières années mais s’en accommodait néanmoins, elle m’a fait une drôle de théorie dernièrement en lisant la presse locale et en écoutant les informations qui relataient les propos de certaines jeunes femmes auto-proclamées Adélaïdes… un amalgame douteux, une appropriation peu habile … et prêtant malheureusement à confusion dans le contexte du Tirage ! telle fut l’explication que j’ai donnée en assurant bien évidemment qu’il n’ existait qu’une seule et unique Adélaïde…. une belle pièce d’artillerie chère à notre Abbaye !
Bref, des traditions véhiculées depuis bien des années, nous en avons beaucoup. À ce propos, je vous invite à lire le compte rendu de nos Abbayes depuis 1936 date anniversaire du 200e Tirage dans lequel vous apprendrez certaines informations plutôt cocasses dont notamment le fait qu’un certain M. Henri Husson était Abbé président de notre société cette année-là, c’est dire si ça fait longtemps que cette famille occupe des places dans le cortège des tireurs il s’agit d’un clin d’œil amical bien évidemment…
On apprend également que cette année-là le Comité des Forains avait octroyé une assistance financière aux forains suite à un orage mémorable intervenu le dimanche après-midi du Tirage compromettant le succès de la fête.
À ce propos, la légende dirait que depuis cette année-là les cornets de jetons remis au conseil par la commission des forains ont très largement diminué… C’était il y a 88 ans depuis lors, les petites rivières ont fait des grandes fleuves et l’eau a coulé sous les ponts, le moment ne serait-il pas venu, Messieurs, d’en rajouter quelques-uns…
Je continue à mêler histoire et anecdotes en m’adressant cette fois-ci à la commission de tir dont je suis une relique et grâce à laquelle je garde en mémoire quantité de grands moments dont en particulier le souvenir d’un samedi soir de février au cour duquel j’ai eu l’immense privilège de relier la place du marché à la rue de Lausanne en ski à roulette home made … Un triomphe comme diraient certains… Je ne peux donc résister à un petit tacle amical à cette commission de tir notamment responsable de l’entretien de la butte derrière les cibles en rappelant qu’en 1940 nous avons frôlé la guerre civile puisque de malheureux ricochets de tirs sur un muret situé au pied de la butte mal entretenue alors avaient mis en danger les habitants de Vers chez Savary. Heureusement depuis lors des samedis de dur labeur ont permis à la Commission de Tir de remédier à cela et d’éviter le pire… je m’arrêterai là avec les tacles et garderai surtout d’excellents souvenirs de cette période passée à la Commission de Tir et j’adresse un clin d’œil amical aux reliques et aux membres actuels.
La seconde valeur qui me rattache à Payerne est l’Amitié car, comme vous je pense, sans elle le respect des traditions ne suffirait pas à pérenniser notre société.
Évidemment là encore l’évocation de cette notion d’amitié fait renaître en chacun d’entre nous un certain nombre de souvenirs plus ou moins anciens de bons moments passés durant ce week-end du Tirage.
Pour ma part les premiers liens d’amitié à Payerne sont ancrés à la Rue des Cerisiers et à la Riollaz.
À chacune de ces adresses je retrouvais depuis tout petit des potes une fois par année pendant le week-end du Tirage.
En 1996 en montant sur scène devant vous avec ma promotion je ne connaissais qu’une seule personne parmi elle, peut-être deux, je n’imaginais pas que bientôt 30 ans plus tard La Petite Commission qui n’a de petite que la commission serait composée de la quasi-totalité des nouveaux membres de 1996…
C’est donc tout naturellement, vous le comprendrez, que j’adresse une dédicace à mon équipe, La Petite Commission, bein oui Monsieur Thürler tu m’avais demandé de citer ton nom dans mon discours, c’est donc chose faite, et pour la deuxième fois s’il te plaît ! Tout d’abord, merci à vous tous d’avoir intégré un gars du dehors dans cette magnifique équipe… tant de moments mémorables partagés avec vous qui illustrent le mois d’août depuis 28 ans. Voici quelques exemples marquants de ces trois dernières décennies : tout d’abord le tapage diurne à Lentigny, l’implication de l’équipe dans le soutien financier du stade Payerne, en tant que sponsor principal…ou presque …, les fractures de doigts de pied suite à une partie de foot endiablée dans une véranda et l’anesthésie au cognac qui s’en suivit, salut Greg ! les douches partagées et les batailles de bombes à eau dans la maison de ta maman Gael, les cartouches à blanc tirées le samedi après-midi par un certain Joël je tiens à préciser que ce serait la seule fois qu’il aurait tiré à blanc…les croissants du samedi matin chez Steve, les discours incompréhensibles de Cyril le samedi soir, le flegme de Dodo le samedi du Tirage tout comme sur les bancs de l’Université, la présence de Dom et Joel durant certains moments plus compliqués de ma vie. Les ébauches de rédaction du discours avec Seb. autour d’une fondue bourguignonne à Corcelles, les rencontres inattendues avec Karim le roi du mojito à la patinoire de La Chaux-de-Fonds, les traditionnelles siestes de Monsieur Danzi le samedi après-midi, les Végi-burgers de Fred sans compter les nombreuses discussions philosophiques dont la dernière, alimentée par un certain Joel (encore lui) sur la température corporelle et les effets tristement célèbres de la gravité. Petit clin d’œil également à toi Nic qui a préféré la chaleur du Tessin à celle de la Halle des Fêtes. Et pour terminer nous ne perdons pas espoir de trouver un Abbé président au sein de notre équipe on compte sur toi Raph en effet il semblerait que tu aies des relations toutes privilégiées dans le domaine ou pas…
L’évocation de l’Amitié ne serait pas complète sans un clin d’œil particulier à mon frère, Pierre-Antoine, Tireur également, qui me fait l’immense plaisir d’être parmi nous aujourd’hui !
Enfin vous l’aurez compris Chers Amis Tireurs pas de couleur politique pas de considération autre que l’envie de partager avec vous ce que représente pour moi le Tirage durant ce moment privilégié, ces minutes qui m’ont été offertes par notre ancien Abbé, merci à toi Cédric.
Avant de clôturer, je saisis une dernière fois l’occasion de faire une référence historique à notre Abbaye en particulier à l’année 1942 où a été prise la décision d’abandonner l’obligation de vivre un an à Payerne pour les fils de Maître et les bourgeois de Payerne avant de pouvoir être membres de notre vénérable société et je salue tout particulièrement aujourd’hui cette décision sans laquelle je ne serais bien évidemment pas devant vous !
Bien qu’une heure entamée soit une heure facturée, et que cela ne fasse qu’une poignée de minutes que je m’adresse à vous, je m’apprête à mettre un point final à mon discours en souhaitant que la Tradition se perpétue, que l’Amitié perdure parmi nous, au-delà de toutes considérations, et surtout en vous souhaitant,
Monsieur L’Abbé Président,
Messieurs les Membres du conseil,
Madame et Messieurs les représentants des Autorités cantonales et communales,
Mesdames et Messieurs les invités,
Vous les copains de La Petite Commission
et vous tous … Chers Amis Tireurs !…
une magnifique fin de tirage 2024
Vive le Tirage vive Payerne !